Nihil Nove

30 novembre 2005

Le bilan de John Bolton

Voici le genre de nouvelles qui mériterait d'être entendu plus souvent en Europe... Selon le Jerusalem Post, les Nations Unies ont condamné un récent attentat commis par le Hezbollah. Rien de bien extraordinaire, se dit-on, si l'on ne sait pas que c'est la première fois que l'ONU condamne un attentat terroriste contre Israel.

Pourquoi maintenant? La réponse, apparemment, est John Bolton, l'ambassadeur tout feu tout flammes des États-Unis aux Nations Unies, qui fit pression de manière agressive pour contrecarrer l'influence de pays comme notamment l'Algérie, qui voulaient enterrer l'affaire. Le même John Bolton qui fut ardemment critiqué pour avoir empêché le récent sommet des Nations Unies de tourner en rond et d'adopter un projet de réforme pour l'ONU.

Pourtant, ces deux actions naissent d'un même sentiment: celui de la souveraineté. Comme je l'ai déjà signalé, qu'on soit d'accord avec la politique américaine ou pas, on ne peut pas retirer aux États-Unis la gloire d'avoir leur politique, qui leur est propre, et de refuser de céder dessus. M. Bolton (et ses supérieurs) avaient décidé qu'il fallait que l'ONU condamne le Hezbollah, et une fois décidés, rien ne les arrêta. Ils n'écoutèrent pas les arguments, et ils jouèrent de la politique avec les tractations de couloir et les pressions et les chantages, le genre de choses qui permit à Londres de rafler les Jeux olympiques, et ils obtinrent raison.

À l'heure où tout ce que nos ambassadeurs à l'ONU savent faire c'est se faire pincer pour avoir touché des pots de vin à l'occasion du programme pétrole/nourriture, et nos ministres des affaires étrangères hocher du bonnet en disant oui-oui, on ferait bien de moins se moquer du fougueux M. Bolton. Moi j'aime bien ses grosses moustaches blanches.