Nihil Nove

30 novembre 2005

Autopsie de l'UDF

La bataille se prépare entre François Bayrou, président du mouvement qu'il a tiré dans l'opposition, et Gilles de Robien, membre du Gouvernement au poste qu'occupa M. Bayrou. Comme je l'ai dit du PS, je le répète de l'UDF: cette association n'est pas un parti, c'est un club d'élus, quelque-part entre le think-tank et la maison de retraite.

Cela dit, je comprends parfaitement la stratégie de M. Bayrou, qui consiste à critiquer la majorité à chaque détour pour continuer à éxister. C'est une stratégie qui n'a rien à voir avec l'intérêt général, et beaucoup à voir avec l'intelligence politique. Donc, chapeau M. Bayrou.

Toutefois, à chaque fois que l'UDF critique le Gouvernement, ils en font une critique de gauche. C'est néfaste pour le débat public, qui s'en retrouve décalé d'une case (encore une!) vers la gauche, mais surtout je pense que c'est un positionnement sur lequel l'UDF ne se retrouvera pas, ni politiquement ni électoralement. Alors, quelle critique faire?

Une critique libérale! Entre la faiblesse de M. de Villepin sur l'économie, les vélléités communautaires de M. Sarkozy, et la politique sécuritaire liberticide de tout le Gouvernement (qui en plus ne fonctionne pas), il y a de quoi faire! M. Bayrou souffre du même problème que M. Fabius: personne ne le croit sincère lorsqu'il parle de justice sociale ou de libéralisme débridé avec des trémolos dans la voix.

En s'inscrivant clairement sur une ligne libérale, il pourrait tirer à boulets rouge sur la majorité tout en s'élevant au-dessus de l'équation « l'UMP c'est pas bien parce que l'UMP c'est pas bien », car il aurait alors une vraie identité, une vraie ligne.

Le genre de ligne autour de laquelle on peut faire un parti, et pas un club.