Nihil Nove

15 juin 2005

Florence Aubenas

C'est sans prétention à l'originalité que je suis fier de proclamer mon plaisir et mon émotion de voir la libération de Florence Aubenas et de son guide Hussein Hanoun . J'ai regardé avec plaisir et une sorte de ferveur la conférence de presse de Melle Aubenas, enchanté de la voir confronter son aventure comme il le faut : avec force et foi en la vie .

Cet évènement pose évidemment la question de la liberté de la presse, si souvent bafouée à travers le monde . Elle est mise en danger même dans des pays comme la France, où des lois contre le racisme ou le révisionnisme créent un véritable danger de subordination de la liberté journalistique et académique à des imperatifs moraux . Si ceux-ci sont certainement justifiés, il est difficile de ne pas voir la régression qu'il y a à les rendre opposable devant les tribunaux .

Il est aussi lieu de se demander en échange de quoi d'autre qu'une rançon des ravisseurs pourraient être aussi empressés que l'a déclaré Melle Aubenas de réstituer leur otage . Contrairement aux États-Unis, qui ne négocient pas ou secrètement, à la Russie, qui intimide, ou à l'Italie, qui paye, la France n'a pas de politique claire en ce qui concerne ce genre d'évènements si ce n'est, semble-t-il, dire qu'on ne paye pas et payer ensuite . Personnellement j'ai toujours été partisan d'une politique intraitable et, appelons un chat un chat, musclée, mais une déclaration de politique quelconque serait bienvenue .

Cet épisode nous donne également une leçon sur l'engagement . Là où la plupart des manifestations populaires semblent dérisoires, il est probable que la mobilisation du pays en faveur du retour de Melle Aubenas a contribué à l'assiduité de l'action gouvernementale en vue de son retour .

Toutefois, il n'est pas question ici d'exposer ces problèmes complexes . Je préfère remettre cela à plus tard, pour simplement rendre public l'édifiante satisfaction à voir le retour et l'esprit vivifiant de cette courageuse journaliste .