Nihil Nove

04 septembre 2005

Le trou de la serrure nord-coréenne

J'engage les anglophones paarmi mes lecteurs à regarder sur CNN un reportage exceptionnel : North Korean Journey qui, comme son titre l'indique, relate le voyage, autorisé pour la première fois, d'un journaliste américain dans le pays le plus reclus du monde.

On y verra notamment des passages sur la lente libéralisation du régime, avec la timide autorisation d'un secteur privé, qui rappelle d'autres libéralisations de régimes communistes, signe d'espoir malgré ses effets pervers : la monopolisation des maigres richesses ainsi générées par des oligarques, et l'appauvrissement d'une population déjà pauvre à l'extrême. On y verra aussi des passages émouvants sur les jeunes gens de ce pays fou, qui n'ont jamais rien connu d'autre que le lavage de cerveau du culte de personnalité. Tout ce potentiel gâché, toute cette humanité pervertie me serrent le coeur.

On m'a parfois fait remarquer que la Corée du nord est une de mes préoccupations . Oui, car je suis préoccupé par le totalitarisme, la pire des inventions humaines, qui remplace la loi par la perversion, la société par l'anarchie, la vie par la mort. Nous avons un devoir d'être conscient que nous ne sommes pas à l'abri du totalitarisme, qu'il est une épée de Damoclès autour de nous, et nous devons le surveiller constamment et le combattre là où il existe, et là où il pourrait naître. La Corée du nord est la statue du commandeur, le revenant au corps pourrissant qui nous rappelle à notre devoir de mémoire et de vigilance.