Nihil Nove

18 octobre 2005

La Ruine devra attendre

L'on entend souvent parler de la dette, voire du surendettement de la France. Et M. Sarkozy, le ministre de l'intérieur, de prétendre vouloir gérer l'Etat en bon père de famille. Non maître, le chef de l'Etat n'est pas l'usufruitier de la France. Tout se passe comme si les huissiers s'apprêtaient à frapper à la porte de l'Elysée, et à saisir nos centrales nucléaires, nos TGV, nos notre porte-avions, et à les vendre aux enchères pour éponger la dette nationale.

Louis XIV a laissé une France surendettée, et ce fut pour conquérir l'Alsace et le Nord, et pour construire Versailles. Je pense qu'on a gagné au change. Le fait est que la France vit au-dessus de ces moyens depuis au moins huit-cents ans. J'espère que la nouvelle série des Rois maudits montrera comment l'endettement du pays fut une des raisons de la rafle des templiers. Guillaume de Nogaret, le Thierry Breton de l'époque, ne s'embarassait pas de détails...

Non, le vrai problème du déficit public n'est pas qu'il éxiste, au contraire. L'orthodoxie budgétaire va bien à des pays comme le Canada ou la Suède, qui n'ont comme enjeux politiques que leurs hopitaux et leurs écoles. La France, elle, a (avait?) des vues qui embrassent la planète, des initiatives de grande puissance qui la rendent forcément dépensière.

Le problème du déficit est que, comme un bouillon de culture, il grossit sans vraiment qu'on sache pourquoi, à cause de l'incapacité de l'Etat de savoir ce qu'il gagne, à quoi il le dépense, et ce qu'il va gagner et ce qu'il va dépenser dans quelques mois. Le vrai déficit des finances est celui de la connaissance, de la prévoyance, du contrôle, de la simple connaissance.

Et celui-là ne se mesure pas en pourcentages.