Nihil Nove

03 octobre 2005

Le Parti des fusillés

La nausée m'est vite montée au coeur lorsque j'ai regardé le documentaire de France 5 sur les communistes français, qui s'ouvre sur des témoignages larmoyants d'anciens militants, exaltant les vertus d'un parti qui, au moins, a su transformer des ouvriers en cadres (de parti, pas d'entreprise). Et ça ne va qu'en s'empirant.

Ce documentaire, présenté comme un regard rationnel tentant d'éviter les « caricatures », ne se présente même pas comme un plaidoyer pour la défense, mais comme une apologie, ne faisant que sous-entendre les crimes dont le Parti communiste français fut coupable. Car soyons clairs. Le PCF, comme tout ensemble humain large, a probablement fait de bonnes choses par-ci par-là. Mais le fait est que le PCF fut (et reste) une institution fondamentalement néfaste.

Organisé sous le régime du « centralisme démocratique », c'est-à-dire de la dictature interne, le PCF n'avait de parti politique, expression qui désigne une association libre de citoyens, que le nom. Le PCF était en réalité une machine, construite dans un seul but: le service de l'Union soviétique. Il n'était pas seulement un parti qui était communiste, c'est à dire un groupement politique qui prônait un système aux effets pervers, mais l'antenne en France d'une idéologie délétère, incarnée dans un Bloc soviétique qui avait comme but avoué de soumettre la terre entière.

Le PCF prenait ses ordres directement du Kremlin, et agissait entièrement selon ses commandements dans le but d'avancer l'intérêt de l'Union soviétique, alors en Guerre froide contre la France. Le PCF fit usage de tout son talent pour la propagande et la désinformation — les organismes totalitaires ont un don pour pervertir la vérité — pour cacher puis excuser les crimes de l'URSS. Autrement dit, le PCF est coupable envers la République française de haute trahison, et envers cette humanité dont il se réclame si facilement de complicité, justement, de crimes contre l'humanité.

Et le pire, c'est qu'il ne s'est jamais excusé! Contrairement à l'Eglise catholique, ses crimes ne furent pas des excès inévitables de la part d'une institution à la taille et au pouvoir titanesques, mais sa raison d'être, ou en tous cas son mode opératoire standard. Contrairement à la République fédérale allemande, il s'agit de la même institution, pas d'une qui réclamerait simplement une filiation comme le PS d'aujourd'hui à la SFIO de Jaurès. Le PCF d'aujourd'hui est le même PCF que celui d'hier qui porta le deuil de Staline. Et celui-ci ne trouve rien à redire à celui-là? Excusez-moi deux secondes, il faut que j'aille vomir.

J'en parle souvent, parce-que c'est une de mes marottes, ou plutôt une de mes obsessions, mais une obsession saine. Celle du totalitarisme. Celui-ci se distingue des autres formes de violence politique par l'idéologie. L'idéologie déforme tout. L'idéologie fournit l'excuse au crime, qui devient idéal, donc absolu. Le totalitarisme est en germe dans l'idéologie, et le génocide dans le totalitarisme. Toujours. Autrement dit, je n'ai aucune honte de sombrer dans la « caricature » en accablant le PCF de tous les maux, car c'est la seule attitude possible. Concéder à l'idéologie c'est se perdre, car elle est détourne la réalité comme un avion: à partir du moment où l'on accepte une chose, l'engrenage se met en marche. Oui, le PCF de Buffet n'est quand même plus le PCF de Thorez. Mais concéder ça, c'est concéder tout le reste. C'est laisser la tolérance de l'intolérable s'installer. C'est ouvrir la porte. C'est hausser des épaules en voyant la tumeur cancéreuse.

Eh bien, je refuse. Je persiste et je signe. Non, non et non. No pasaran. Il est nauséabond qu'un documentaire trouve le moyen de trouver des excuses au PCF, après tout peut-être que son bilan est globalement positif. Il est nauséabond qu'une chaîne de service public trouve le moyen de le diffuser à une heure de grande écoute. Un vrai service public serait celui de la mémoire, qui doit s'entretenir comme une flamme. Et le travail de mémoire du communisme n'est ni fait ni à faire — à cause de documentaires comme celui-ci. Si nous avions la bonne approche du communisme, si le PCF n'éxistait plus, ce documentaire serait simplement du mauvais travail d'historien partisan, qui succomberait à sa propre ineptitude.

Dans notre situation actuelle, il est abject.

1 Comments:

  • c'est juste le commentaire d'un fasciste que je viens de lire, un type qui au nom de l'anti-communisme aurait torturé et tué des communistes dans la Milice ...
    qu'on soit un partisan de l'esclavage ultra-libéral ne permet en aucune manière d'insulter et d'avilir une trés partie de l'humanité qui a eu et possède encore l'idéal commubniste, bien vivant et qui s'affirme de plus en plus comme le seul recours face à l'oligarchie exclavagiste qui relève la tête au nom de la mode sakochienne ( ou de la nostalgie pétainiste ) .
    c'est vous qui ètes abject !

    il est fécond le ventre de la Bête immonde ...

    charlesdenanterre .

    By Anonymous Anonyme, at 21:30  

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