Nihil Nove

01 mars 2006

Réforme de l'État

J'ai écouté avec attention ce matin le député Georges Tron, que j'ai rencontré à la Fondation Concorde, évoquer le thème de la réforme de l'État et dire ce que l'on sait tous déjà: il y a trop de fonctionnaires, qui ne travaillent pas assez.

Près de 45% du budget de l'État chaque année passe dans les frais de fonctionnement. Bien sûr, certains fonctionnaires sont exemplaires, mais pourquoi la France a-t-elle (exemple parmi d'autres) deux fois plus de policiers que la Grande-Bretagne pour une population équivalente? Tout simplement parce que (en moyenne, bien sûr: certains policiers, j'en connais, travaillent avec autant de noblesse que d'acharnement sur le terrain), ils travaillent deux fois moins.

Le travail de M. Tron à la Commission des finances de l'Assemblée en tant que rapporteur spécial, notamment sur la fonction publique, est à ce titre exemplaire. Il a expliqué notamment que dans les pays qui ont réussi à réformer leur fonction publique (Canada, Suède, Nouvelle-Zélande...), cette réforme c'est faite en quelques années seulement, et qu'en France elle ne pourra se faire qu'avec une dose impressionnante de courage politique.

Nous avons à ce titre une possibilité inédite, avec des départs à la retraite massifs de 2006 à 2010, qu'il faut impérativement renouveler le moins possible. Nous avons de la chance: cette opportunité démographique correspond à une opportunité politique, les élections de 2007. Cette fenêtre de tir qui ne se représentera plus, il faut à tout prix s'en emparer. Celui (ou celle!) qui remportera les élections aura trois ans pour réformer l'État, ou condamner les finances de l'État à exploser à plus ou moins long terme.