Nihil Nove

12 janvier 2006

Pinochet relâché

L'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet n'est plus en résidence surveillée et est donc maintenant libre de ses mouvements.

L'occasion pour moi de rappeler quelques faits à propos du Chili, que l'on entend pas assez souvent:
  1. Salvador Allende, le président socialiste évincé par M. Pinochet avec l'aide des Etats-Unis, n'a pas seulement été évincé parce qu'il était socialiste, mais bien parce que c'était un agent de l'Union soviétique, que le KGB fournissait en devises et en maîtresses, ce qu'une certaine gauche bien pensante a toujours démenti mais est maintenant avéré depuis l'ouverture des archives soviétiques. L'hagiographie dont cet homme, coupable de trahison envers son pays, a néanmoins fait l'objet est donc fort peu justifiée.
  2. La dictature de M. Pinochet, avec la torture des prisonniers politiques, la répression de l'opposition, etc. était certes horrible, mais je tiens malgré cela à signaler le clair rapport de cause à effet entre sa politique économique très libérale, et le fait que le Chili est le seul pays d'Amérique du Sud qui a été en croissance constante depuis dix ans, et aujourd'hui le seul dont le revenu par habitant est équivalent à celui d'un pays développé.
Hasards du calendriers, les élections en Amérique du Sud se bousculent cette année. Hugo Chavez, Luiz Ignacio Lula da Silva, Michèle Bachelet, Evo Morales...

Le continent est entrain d'être submergé par une vague rose-rouge (et plutôt rouge que rose), ce qui est, au bas mot, une tragédie. Ce continent est plein de contradictions, très sous-développé par endroits, mais a en même temps un énorme potentiel de richesse.

Ce dont il a besoin pour assurer son développement, c'est avant tout d'un thatcherisme bien senti, qu'on en « libère les énergies », comme le veut l'expression. Les résultats ont été formidables au Chili. Et c'est désastreux que le continent, qui n'a vraiment pas besoin de ça en ce moment, tombe sous le charme démagogique de l'effet Chavez.