Nihil Nove

29 janvier 2006

Le contrat flanby

Face au CPE, François Hollande propose, une fois n'est pas coutume, un « contrat sécurité formation ». (Libération, L'Express) Notez au passage que les articles de ces deux feuilles sont rigoureusement identiques: les journalistes sont-ils paresseux et ont simplement copié la dépêche AFP, ou prennent-ils leurs ordres rue de Solférino? Un peu des deux, probablement...

Quoi qu'il en soit, l'idée de ce programme est, comme le précise chaque article, la «
logique de sécurisation sur toute la vie professionnelle ». La logique de protéger les emplois et pas les personnes. La logique qui échoue déjà en ce moment en France et en Allemagne. La logique qui est fondamentalement inadaptée à celle d'un monde en mouvement perpétuel. La logique du chêne de la protection et non du roseau de la flexibilité face à la bourrasque de la mondialisation (c'est mon tempérament poétique qui ressort).

La logique d'une démagogie gauchiste qui n'a que trop longtemps duré. Il n'est pas responsable pour François Hollande de dépeindre l'action du Gouvernement comme celle de méchants conspirateurs affidiés au Medef, qui veulent plonger les français dans la nuit de la « précarité », ce nouveau totem. L'action du Gouvernement est certes critiquable, mais en s'inscrivant dans ce schéma manichéen il se place dans une posture d'agitateur populiste, et pas de chef d'une opposition démocratique.

L'adaptation de notre pays à un phénomène inévitable, la mondialisation, dans un contexte de désespoir pour toute une partie de notre population, de glissement de notre pays sinon de « déclin », autre mot qu'il ne faut pas employer, ne devrait pas faire l'objet de déchirements partisans, mais au contraire d'un mouvement commun vers des solutions qui ne sont ni de gauche, ni de droite, mais simplement celles qu'ont adopté les pays qui ont su faire leur transformation.

La flexibilité du marché du travail, la « précarité », ce n'est pas une malédiction, mais au contraire, une bonne chose: c'est plus sympa de changer de boulot souvent que de rester derrière le même bureau toute sa vie. Les français ont le trouillomètre à moins cinquante, ce qui est fort compréhensible, car ils sont ballotés de faussetés démagogiques en désinformations délétères.

Il faut expliquer aux Français, leur faire comprendre. Il faut surtout réformer. Enmener la France, qui aime être emportée. Elle a peur des réformes comme on a peur de faire du vélo la première fois. Au départ on ferme les yeux, on avance prudemment, en étant portés, puis on y arrive tout seul, et on y prend goût.

En selle!