Nihil Nove

24 janvier 2006

Chouette, le nucléaire revient!

C'était à prévoir: malgré le lobbying médiatique actif des groupes écologistes, la piste du nucléaire s'impose progressivement comme la meilleure réponse à la crise énergétique qui est entrain de caractériser le début du XXIème siècle. Elle est aujourd'hui le sujet d'une concertation européenne. (Libération, Le Figaro)

Je vais essayer de montrer ici que le nucléaire est non seulement la meilleure option économiquement parlant, mais aussi écologiquement parlant: c'est une vraie énergie renouvelable. Il faut donc pousser à l'adoption générale du nucléaire, afin d'assurer un meilleur environnement pour nos enfants.

Écologiquement, il est incontestable que le nucléaire est la meilleure source d'énergie. On l'a vu lors de l'application du Traité de Kyoto: c'était grâce à son adoption du nucléaire, si décriée par les écologistes, que la France se trouvait soudain dans le peloton de tête des critères écologiques. Économiquement aussi: c'est la source la moins chère une fois qu'on la. Toutefois, pour l'obtenir, il faut consentir des investissements très importants. J'y reviendrai.

Une centrale nucléaire ne rejette que de la vapeur d'eau. Dans certains cas, elle perturbe parfois un peu l'écosystème ambiant en puisant dans une rivière pour son système de refroidissement, en augmantant ainsi la température. Mais que l'on compare cela aux destructions intégrales d'écosystèmes provoquées par les grands barrages hydrauliques. Elle occasionne une pollution visuelle mineure: ce n'est pas laid, une centrale nucléaire. Combien de paysages ont été défigurés par ces moulins à vent et à fric que sont les éoliennes!

Le problème du retraitement des déchets est réel mais on constate que, depuis trente ans, il s'effectue de mieux en mieux avec les progrès de la science et de l'industrie. La solution du problème est donc, non pas un arrêt du nucléaire, qui nous fera rester au point mort avec des déchets dont nous ne saurons que faire, mais une augmentation des investissements dans la recherche et l'industrie nucléaire, qui nous a déjà permis et nous permettra d'autant plus à l'avenir de trouver des solutions innovantes. On se souvient du réacteur « Super-Phénix », qui fut fermé à cause de gesticulations écologistes (et de la faiblesse du gouvernement), alors même que sa spécificité était de recycler ses déchets comme combustible, et d'être donc plus écologique.

Dans ce contexte, quels sont les enjeux du nucléaire à l'échelle mondiale?

Le vrai problème de la pollution à l'échelle planétaire, ce n'est pas, comme le beuglent les éoclogistes, les méchants États-Unis qui n'ont pas signé le Traité de Kyoto, mais les pays en développement, notamment la Chine, dont les besoins pantagrueliques en énergie sont bien connus, et qui possède les premières ressources du monde en charbon, la source d'énergie la plus polluante, à laquelle elle sera de plus en plus incitée de recourir, car le pétrole est de plus en plus cher, et le charbon si peu.

C'est là le vrai problème du nucléaire. Quand on l'a, c'est une source très peu chère. Mais pour s'en équiper, il faut d'énormes investissements que ne sauraient consentir des pays comme l'Inde ou la Chine pour des raisons économiques, alors même qu'ils sont ceux qui devraient s'en équiper en priorité pour des raisons écologiques.

C'est pourquoi je réitère (ré-ITER?) ma proposition d'une initiative internationale, à travers la Banque mondiale, la BERD ou un organisme nouveau, pour financer les investissements dans le nucléaire dans les grands pays en développement, et aussi, pourquoi pas, la recherche dans la pollution et les autres sources renouvelables. Ces pays ont des problèmes particuliers pour investir, mais cela pose des problèmes d'intérêt général: il faut donc que la communauté internationale, animal discret s'il en fut, y apporte une solution commune.

Cela aurait un nombre d'avantages :
  • Baisser la barre d'entrée dans le club des nations nucléaires, ce qui serait le mieux pour l'environnement et l'économie,
  • Garantir les critères de sécurité occidentaux dans les centrales nucléaires de par le monde, afin d'éviter un nouveau Tchernobyl,
  • Faire rentrer, par l'incitation que représenterait les retombées économiques d'un tel programme, les pays qui serait tentés par une autre voie dans celle du nucléaire exclusivement civil.

Voilà ma proposition. Bien entendu, elle serait très difficile à mettre en oeuvre: il faudrait obtenir la collaboration de la plupart des pays occidentaux, et qu'ils mettent la main à la poche encore. Les pays ciblés par un tel programme ne se laisseraient convaincre que si l'investissement était à la hauteur de leurs besoins, c'est à dire pharaonique.

M. Blair, voilà quelque chose dont vous pourrez convaincre vos collègues lors du prochain sommet du G8. Quelque chose qui fait moins bien dans les média que la réduction de la dette, mais qui servira mieux l'environnement et le développement du Tiers monde.