Nihil Nove

19 janvier 2006

De qui se moque-t-on?

Jacques Chirac a agité l'épouvantail nucléaire. (Libération, Nouvel Observateur) Lors d'un discours il a déclaré que des frappes contre des Etats qui mettaient en jeu les intérêts vitaux de la France ou de ses alliés (sous-entendu: l'Iran) pouvaient être conventionnelles ou d'une autre nature (sous-entendu: nucléaires).

En temps normal, je suis toujours content d'un peu de fermeté sur la scène internationale, surtout lorsque l'avenir semble appartenir à un Nicolas Sarkozy atlantiste qui regarde notre force de frappe nucléaire avec mépris et qui ne rêve que d'envoyer nos troupes de par le monde aux ordres des US.

Mais qui M. Chirac croit-il tromper? Lui qui a plié face à la CGT, qui s'est fait il y a quelques mois le garçon de commission des cafetiers qui voulaient une baisse de TVA, allant quémander pour leur compte à travers l'Europe, lui dont la vie politique est une longue suite de capitulations, il aurait le courage inédit d'appuyer sur le Gros Bouton Rouge™ pour empêcher l'Iran d'acquérir la Bombe? Soyons sérieux. Le chef de l'Etat est une chiffe molle, alors qu'il ne vienne pas nous parler de frappes nucléaires.

Bien entendu, politiquement, c'est malin. Il se replace dans son rôle de président de la République, défenseur des intérêts vitaux de la France, là où MM. Sarkozy et de Villepin ne peuvent le rejoindre. Et puis, lui qui fait plus rigoler qu'autre chose, il fait un peu sursauter tout le monde en agitant le spectre nucléaire. Mais pour ma part je pense qu'il ne fait que se décrédibiliser et, surtout, à travers ses gesticulations, il décrédibilise la France.