Nihil Nove

18 décembre 2005

Du rififi à l'OMC

Je ne cesse de m'amuser de la contradiction inhérente à la position alter-mondialiste: ils sont contre la libéralisation des échanges, alors que les premiers à en profiter seraient les agriculteurs du tiers-monde, et ceux qui profitent des subventions agricoles l'incarnation du conservatisme et de la réaction style Chasse-Pêche-Nature-et-Tradition. C'est avec ce genre de réflexions qui marchent sur la tête qu'on voit un de ces chanteurs gauchistes pondre un « Hymne de nos campagnes » qui pue le pétainisme à plein nez. Mettons fin à cette société marchande capitaliste glôbalisée et revenons aux vraies valeurs: la terre, le travail, la famille, la patrie. Philippe de Villiers et José Bové, même combat.

Blague à part, sur le fond, je pense qu'on peut avoir le beurre et l'argent du beurre: les subventions agricoles et le développement du tiers-monde. Seulement, comme le reste, ça n'arrive pas parce qu'il faut de la volonté politique pour se faire. J'ai déjà écrit pourquoi, bien que grand partisan du libéralisme dans presque tous les autres domaines, je pense que le protectionisme en matière agricole est une nécessité géopolitique. Tout en gardant notre PAC', la France pourrait facilement établir des relations avec ses anciennes colonies pour les aider à se construire des États viables, condition préalable et nécessaire au développement économique, et à investir dans leur économie, lui donner les conditions de la croissance, avant de la laisser s'envoler de ses propres ailes.