Nihil Nove

28 octobre 2005

Le droit de vote pour les étrangers

Donc, Nicolas Sarkozy, le président du parti de la majorité, l'UMP, s'est prononcé en faveur du droit de vote pour les étrangers. (Le Figaro, Le Monde) Deux remarques, sur le fond et sur la forme.

Sur la forme, il ne s'agit pas seulement de la part de M. Sarkozy, comme on l'a déjà annoncé partout, d'une tactique pour jouer sur sa gauche tout en ménageant sa droite. Il est ministre de l'intérieur, pas duc de Bourgogne.

Le droit de vote aux étrangers, avec la discrimination positive et le retour sur la laïcité, sont des mesures qu'il a proposé dans son livre de 2001, Libre, et qui font partie d'une pensée cohérente, qui vise à donner aux membres appartenant à des minorités ethniques ou religieuses et habitant le territoire français des droits au titre de cette appartenance. C'est la définition du communautarisme.

Sur le fond, je suis bien sûr opposé au droit de vote pour les étrangers. L'argument principal avancé, qu'ils payent des impôts et participent à la richesse du pays, est absurde: ils payent aussi des impôts nationaux, pourquoi ne pas leur permettre de voter aux élections nationales? Et pourquoi ne pas alors retirer le droit de vote à ceux qui ne payent pas assez d'impôts, puisque c'est ça la justification du vote? En France, depuis 1848, le suffrage n'est plus censitaire, et il faut que ça continue comme ça.

De plus, comment inciter les étrangers à s'intégrer à nous si cette citoyenneté qu'ils devraient rechercher ne s'associe pas de privilèges? A une époque où les français ne s'aiment pas et n'aiment pas leur République, diluer la citoyenneté dans la démagogie n'est pas le remède à notre malaise. Au contraire.