11 avril 2006

Foutage de gueule: suite (et fin?)

Le constitutionnaliste en moi ne peut s'empêcher d'être perturbé par les pirouettes institutionnelles que l'on est obligé de faire pour empêcher d'enterrer ce pauvre CPE (qui ne voulait de mal à personne). Un chef de l'État qui annonce publiquement qu'il n'appliquera pas, et obstruera l'application, d'une loi votée par les représentants du peuple. Les autorités du parti dirigeant qui se substituent à celles discréditées de l'État pour mener sa politique. Ce blog juridique montre les aspects abracadabrant(esque)s de la proposition de loi déposée.

Christophe Barbier, avec qui j'avais dîné avant la résolution de la crise, m'avait déjà exposé sa thèse (ma foi fort répandue) que les institutions de la Vème République ne fonctionnent plus, et qu'il faut les changer avant de pouvoir entreprendre toutes réformes. N'est-ce pas le mal français de vouloir toujours changer les institutions? Mais la France n'est-elle pas un pays si politique que les institutions y comptent plus que dans les autres? Ces derniers évènements ne démontrent-ils pas par l'absurde l'épuisement d'une République dont le costume du chef de l'État a été taillé trop grand pour ses successeurs?

Qu'en pensez-vous?

1 commentaire:

  1. Anonyme12:02

    Oui, en France, c'est toujours la faute aux institutions.

    Regardez les travaux de la passionnante commission d'enquête parlementaire sur l'affaire dite d'Outreau : puisque une cour d'appel n'a pas jugé comme la première cour d'assises, alors il faut revoir le code de procédure pénale !

    Défilent devant la commission les tenants de la réforme à tout prix, qui de toute façon, à chaque scandale judiciaire, ressortent de la naftaline "leur" réforme qui, vous verrez bien, interdira toute erreur judiciaire.

    On n'a pas assez dit, devant cette commission, que le scandale d'Outreau s'est déroulé entièrement sous l'empire de la loi de juin 2000 dite "présomption d'innocence" : quelle leçon de modestie pour les tenants de la réforme des institutions !

    En effet, en juin 2000 on prétendait de tous bords qu'on avait enfin trouvé ce qu'il fallait pour enfin garantir à tout coup la présomption d'innocence. Et voilà Outreau, qui est un scandale concernant justement la présomption d'innocence !

    Les partisans de cette loi funeste, au lieu de filer doux, disent aujourd'hui que cette loi a été mal appliquée. Hé bien, réformez les institutions autant que vous voudrez, tout dépendra, toujours, de la manière dont elles seront pratiquées !

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